Dans la nuit du 16 au 17 juillet 2020, plus de 220 personnes ont été massacrées à Kipupu, chef-lieu du secteur Itombwe, territoire de Mwenga, par les éléments des milices Ngumino, Twiguaneho et Red Ntabara. Au meurtre sauvage, dont les habitants de ce coin du pays viennent d’être victimes, s’ajoutent l’incendie des maisons et le pillage des plantations et bétails, principale ressource pour la population locale. Ces événements macabres ne sont pas, hélas, un crime isolé exécuté par un groupe de tueurs impénitents, mais la continuité du long supplice auquel semble être condamnée la population congolaise, en général, celle de l’Est du pays en particulier. Paradoxalement, le silence coupable de la force onusienne qui se limite à observer les congolais se faire tuer alimente la suspicion sur sa complicité dans la mise en œuvre d’un agenda contre l’unité de la RD Congo ourdi par les officines internationales et exécutées avec zèle par leurs sous-traitants africains, géographiquement proches.
Les autorités nationales, quant à elles, sont concernées par d’autres problématiques liées davantage au positionnement et à l’enrichissement.
L’humanité sélective : un luxe pour le congolais?
L’histoire récente des conflits armés dans l’Est du pays a fait connaître Mwenga comme l’un des nombreux lieux du crime et de désolation voulus par les forces négatives, autant que Kasika et Makobola. Dans un contexte où les milices identitaires gouvernent par procuration, la population de Mwenga, et celle de toute la RD Congo, se sent exposée.
220… voilà une nouvelle ligne qui s’ajoute à la comptabilité de 6 millions d’âmes congolaises fauchées par les meurtriers. Combien en faut-il pour rompre le silence des experts en humanité au sein des Nations Unies?
Le conflit des Grands Lacs que certains auteurs qualifient de guerre mondiale africaine n’en finit pas de compter ses morts congolais. Alors que des conflits numériquement moins meurtriers méritent de Plus jamais ça et des journées de commémoration décrétées par les Nations Unies, les congolais se demandent s’ils sont naturellement candidats à la boucherie pour que leur sang ne suscite pas autant d’indignation.
Face à ce tableau sombre, nous lançons le message suivant :
Au Président de la République
Au Parlement
Au Gouvernement
Aux autorités coutumières
A la Diaspora congolaise
Aux forces vives
Sécuriser et protéger les populations ne sont non seulement une prérogative de l’Etat mais surtout et avant tout une obligation dont il ne peut se soustraire sous aucun prétexte : la vie de chaque congolais, peu importe où il se trouve, compte.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo notre copropriété.
Floribert ANZULUNI
Coordonnateur
Carbone BENI
Chargé du Réseau & Déploiement